Malgré nos actions, au plus fort de la crise, sur les 39 professionnels indispensables à l'accompagnement du quotidien, 10 postes sont inoccupés et 10 postes sont occupés par des professionnels intérimaires ou en contrat de professionnalisation, qui ne connaissent pas bien les résidents et les techniques individualisées d'accompagnement. Cette situation génère pour les titulaires restants, pourtant fortement investis, une contrainte quotidienne majeure pour compenser les absences et encadrer des professionnels non aguerris ou défaillants, malgré leur bonne volonté. Communication d’envergure sur nos métiers porteurs de sens, prise en compte des difficultés de logement pour les professionnels, prise en considération des besoins de répit des aidants, nécessité de faire évoluer les pratiques inclusives sont autant de sujets qui continuent de mobiliser l’ensemble des acteurs du secteur du Handicap.
Nous avons lutté longtemps avant de prendre la décision douloureuse de fermeture de lits et de retours au domicile des familles des personnes en situation de handicap. Nous mesurons l'impact d'épuisement des aidants et les risques que cela fait courir sur le plan de la santé et de la qualité de vie des personnes accompagnées mais aussi de leurs proches. Les familles présentes ont pu témoigner très directement auprès de la Ministre des contraintes physiques et morales engendrées par la situation. Madame la ministre s’est montrée très à l’écoute des personnes rencontrées et des problèmes évoqués.
Elle a également rappelé l’engagement du Gouvernement à apporter des réponses concrètes sur les problématiques salariales, partiellement résolues depuis novembre par une augmentation de 183 € pour une partie du personnel dans le cadre des accords SEGUR étendus au médico-social. Le Gouvernement va poursuivre ces efforts à l’issu d’une conférence des métiers dont la tenue est annoncée pour le mois de février en concertation avec les collectivités départementales.
En remerciant la Ministre et toute la délégation de cette visite et des chaleureux encouragements exprimés, gageons que celle-ci aura alimenté positivement le débat, que de bonnes et concertées décisions seront prises et que nous pourrons rapidement retrouver une ambiance plus sereine, indispensable à l’accompagnement de qualité que méritent nos concitoyens en situation de handicap sévère dans une société toujours plus juste et plus humaine.